"LA DOUCEUR" de Christophe Honoré
Voici un livre à part. Un livre fort, glauque, parfois même gore. Un camp de vacances, des moniteurs, des enfants. Et puis Jérémy, "un rouquin aux cheveux raides et qui n'a pas besoin de se coiffer le matin." Et Steeven. Entre eux, c'est une histoire ambigu entre l'amour, la fascination, l'amitié et la domination. Deux frères de sang mélé qui s'enlacent dans une histoire de crime. Un meurtre est commis dans ce camps de vacances. On cache l'horreur aux plus petits, et on distrait les plus grands.
Les gendarmes arrivent, Jérémy et Steeven sont embarqués. Pour quel crime ? Vous ne le saurez pas avant la moitié du livre. Baptiste, le grand frère de Steven, et Aude, la directrice du camps, tentent, des années après, de reconstruire le puzzle de cette nuit pas comme les autres, avec un bout chacun de leurs souvenirs. Ou comment une nuit d'horreur entraîne des rencontres. L'effet de poupées russes : une histoire en contient une autre, et ainsi de suite.
Un livre à déconseiller aux personnes sensibles, aux âmes fragiles. Certains passages sont insoutenables, tellement vrais qu'ils en donnent la chaire de poule et la nausée tout à la fois. Un livre à vraiment lire si l'on a les tripes bien accrochées.
Le style de l'auteur est fluide, intense. Pas un mot ou une virgule de trop. Juste ce qu'il faut dans l'horreur.
Voici le résumé de quatrième de couverture :
Steven a onze ans lorsqu'il se laisse entraîner par Jérémy à commettre un crime barbare. Des années plus tard, il raconte. Ou tente de raconter. Son grand frère et la directrice du centre de vacances où le crime a eu lieu essaient eux aussi de comprendre ou d'oublier. Malgré l'horreur, ils cherchent un sens à leur vie. Mais tous se heurtent à la même impossibilité : celle de dire à la fois l'amour et l'abjection. Cet admirable roman est comme une série d'éclairs. Sa clarté aveuglante révèle ce que chacun de nous cherche à oublier...